Pré-requis
La première partie de cet article est dédiée aux utilisateurs standard qui prévoient d’installer Linux Feodra Core 7 (FC7) à partir des CD ou d’un DVD. La deuxième partie sera consacrée à des utilisateurs un peu plus avancés et abordera l’installation automatique de Fedora 7 par réseau, utile dans le cas de l’installation de plusieurs PC liées en réseau ou même pour une installation à partir d’Internet. Aucune connaissance particulière n’est nécessaire pour la première partie. Un minimum d’expérience en administration système est indispensable pour une bonne compréhension de la deuxième partie.
Installation de Linux en cohabitation avec Windows
Environnement
Une fois l’espace réservé, vous pouvez passer à la préparation du média d’installation. La distribution Fedora offre plusieurs options de choix d’installation plus ou moins originales et puissantes, et ce, pour différentes architectures matérielles. Dans cette première partie, nous montrons comment procéder à une installation à partir d’un DVD. Pour cela, il faut commencer par télécharger l’image du DVD de FC7 (http: //fedoraproject.org/get-fedora.html) dont la taille est 2,7 Go et de la graver sur un DVD.
Remarque : Quel fichier télécharger ?
La distribution Fedora est compilée pour différentes architectures ou types de processeurs. Le tableau suivant montre quelle architecture correspond à quel type de processeur.
Procéder à l’installation
L’espace disque est réservé ! le média d’installation est créé ! Passons sans plus tarder à l’installation proprement
Commençons par insérer le DVD dans le lecteur et redémarrer le PC. Ce dernier va alors booter à partir du DVD et va afficher l’écran d’accueil de l’installation de Linux qui contient les options suivantes :
• Install or upgrade an existing system : c’est l’option par défaut. Elle permet d’installer ou mettre à jours le système existant en mode graphique.
• Install or upgrade an existing system (text mode) : dans le cas ou vous avez un problème avec votre carte graphique, vous pouvez utiliser cette option pour une installation/mise à jour en mode textuel.
• Rescue installed system : cette option peut être utile pour réparer un système déjà installé.
• Boot from local drive : cette option permet de démarrer le PC depuis le média local.
Si au bout de 60 secondes aucune touche n’est tapée, le système va choisir automatiquement l’option par défaut (installation en mode standard).
Pour procéder à l’installation, tapez entrer. Vous pouvez aussi, si vous voulez, procéder à l’installation en mode textuel (option 2). Le système va alors charger le programme d’installation de Linux en mémoire et vous demande de tester l’intégrité du média d’installation.
Le système va ensuite afficher une boite de dialogue de bienvenue. Deux interfaces classiques vont ensuite vous demander de choisir la langue et le type du clavier.
En appuyant sur le bouton suivant, le système détecte automatiquement si une ancienne version de FC est installée. Si c’est le cas, le système vous demande de choisir entre une mise à jour du système et une nouvelle installation. Autrement, le système suppose qu’il s’agit d’une nouvelle installation.
L’étape qui suit est la plus délicate de l’installation : c’est le partitionnement. Il consiste à indiquer au système sur quelles parties du disque on va installer Linux. Une interface va afficher les différents disques disponibles et propose les options suivantes :
• Supprimer toutes les partitions et créer une configuration par défaut : cette option vous convient si vous voulez installer FC seul sur votre PC. Le système va alors supprimer toutes partitions (et les DONNÉES!!) qui existent sur votre disque et créer un configuration par défaut. Je recommande de ne jamais utiliser cette option sauf si vous êtes vraiment sûr de ce que vous faites.
• Supprimer toutes les partitions Linux du système et créer une configuration par défaut : cette option va supprimer toutes les partitions Linux existantes (et les données qu’elles contiennent) sur le disque et créer une configuration par défaut.
• Utiliser l’espace disque disponible sur le disque et créer une configuration par défaut : Cette option ne supprime aucune donnée et utilise l’espace libre laissé sur les différentes partitions du système pour installer Linux.
• Configuration manuelle : Grâce à cette option, vous pouvez choisir la configuration qui vous convient le mieux. Utilisez cette option pour créer les trois partitions suivantes (avec le bouton ajouter).
Une fois les partitions créées, cochez la case examinez et modifier la structure du partitionnement et tapez suivant. Une fenêtre affichera alors la nouvelle configuration du disque. Vous pouvez en profiter pour vérifier que la partition Windows (VFAT ou NTFS) ne sera pas formatée.
L’étape qui suit est celle de l’installation du chargeur de démarrage (boot loader). Le chargeur de démarrage est un petit programme qui lance le système d’exploitation, généralement via un menu. Fedora utilise le chargeur GRUB par défaut. Dans ce menu, vous avez la possibilité de personnaliser le menu de GRUB (système lancé par défaut, option de chargement de Linux….).
venons maintenant à l’étape de configuration du réseau : Linux reconnaît la plupart des cartes réseau disponibles sur le marché. Cette étape doit se faire en coordination avec votre administrateur réseau qui vous propose une des deux options suivantes
• Laisser le serveur DHCP vous attribuer automatiquement une adresse IP.
• Configurer manuellement (statiquement) le réseau.
Vous avez la possibilité de configurer les interfaces IPV4 et IPV6 s’il est pris en charge.
De même, la configuration du nom de la machine (hostname) peut se faire d’une façon automatique, ou d’un façon statique. Si vous choisissez de configurer manuellement votre nom de machine, alors, donnez lui un nom comme : nom_machine.domaine. Exemple : hannibal.linux.fr : hannibal est le nom court de la machine, linux.fr est le nom du domaine.
L’écran suivant sert à configurer la zone horaire dans laquelle vous vous trouvez. Spécifiez une zone horaire même si vous prévoyez d’utiliser le protocole NTP.
Venons maintenant à la configuration du mot de passe root. Linux créée par défaut un compte administrateur (root) qui a tous les privilèges et qui ne fait pas objet de restrictions comme la plupart des autres comptes utilisateurs. La taille minimale requise pour de mot de passe est six caractères. Essayer d’utiliser une combinaison de caractères majuscules et minuscules et de caractère spéciaux. Vous trouverez plusieurs suggestions pour faire un bon mot de passe. Moi, je suggère de mettre un mot de passe qu’on ne risque pas d’oublier.
Venons maintenant à l’étape de sélection de logiciels à installer. Dans cette fenêtre, les logiciels (appelés paquetages) sont groupés en groupes et en sous groupes. Par défaut, Fedora sélectionne les paquetages de l’option poste de travail. Vous avez la possibilité de personnaliser cette liste en sélectionnant les paquetages de votre choix. Cette fenêtre contient aussi l’un des aspects les plus forts de Fedora : c’est la possibilité de définir des dépôts (repository) additionnels à partir desquels on peut télécharger des logiciels ou mettre à jour les logiciels déjà installés.
Finalement, en appuyant sur le bouton suivant, nous arrivons au point de non retour : le système commence le formatage des partitions et l’installation des logiciels. Cette étape peut prendre un temps plus ou moins long selon l’installation requise. A la fin de cette étape, le système va être redémarré.
Lors du premier démarrage, le programme d’installation va lancer l’outil First boot qui va commencer par demander d’accepter les termes de la licence d’utilisation de Fedora.
hFirst boot demande ensuite de configurer SELinux qui est un est un LSM (Linux Security Module). Il permet de définir une politique d'accès MAC (Mandatory Access Control) aux éléments d'un système basé sur Linux. SELinux permet de limiter les actions des utilisateurs et des programmes en renforçant les règles de sécurité. Trois niveaux de sécurité sont proposés :
• Mode application (enforcing mode) : c’est le niveau le plus élevé. Il permet de limiter les actions des utilisateurs/programmes en utilisant les règles de sécurité de Fedora,
• Mode permissif (permissive mode) : dans ce mode, le système génère seulement des messages d’erreurs. Aucune action ne sera prohibée,
• Désactiver : cette option désactive SELinux.
Vous pouvez ensuite configurer la date et l’heure de votre système et ce soit manuellement, soit en utilisant un serveur NTP qui vous permet de garder votre machine à l’heure via des requêtes réseau.
Maintenant, il est temps de créer les utilisateurs du système. Malgré qu’un compte root existe, il est fortement conseillé de créer un autre utilisateur avec lequel la majeure partie du travail sera faite. Laissez le compte root uniquement pour les travaux d’administration. De plus, il est possible de lancer la plupart des outils d’administration à partir des comptes utilisateurs normaux. Un mot de passe sera alors demandé.
Finalement, vous pourrez tester si votre carte son est bien configurée en demandant au système de jouer un échantillon de musique. Vous avez la possibilité de régler le volume et de répéter l’échantillon jusqu’à la terminaison de votre vérification.
Et oui, ce fut bien la dernière étape. Juste un dernier redémarrage et le système est à vous. Un écran d’accueil va vous demander de vous identifier. Il suffira alors de saisir le login et le mot de passe que vous avez choisi. Félicitation !! Vous avez réussi votre première installation.
Installation Kickstart
Si vous êtes un administrateurs systèmes, vous préférerez probablement procéder à des installations automatisées. L’installation kickstart est alors la solution qui vous faut. Il s'agit tout simplement de créer un fichier qui contient toute les réponses aux questions qui vous seront posées lors de l’installation du système. Cette technique peut être particulièrement utile quand vous avez des installations répétitives à faire.
Le fichier kickstart peut être stocké sur un emplacement réseau et sera lu par les PCs individuellement lors de l’installation. La solution kickstart convient aux personnes voulant effectuer des installations sur plusieurs PCs, rendant cette solution parfaite pour un administrateur réseau.
Kickstart vous permet d’automatiser la plupart des informations requises au moment de l’installation dont
• La sélection de la langue.
• La sélection du clavier.
• L’installation du chargeur de démarrage.
• Le partitionnement du disque.
• La configuration du réseau.
• L’authentification NIS, LDAP….
• La configuration du parefeu.
• La configuration des paquetages à installer.
• La configuration du serveur X-window.
Dans le reste du paragraphe, nous supposons avoir l’environnement suivant :
• Un réseau contenant un serveur DHCP pour l’attribution automatique des adresses IP.
• Un PC fonctionnant comme serveur WEB et sur lequel vous avez les droits d’administration. On supposera que l’adresse IP du serveur est 192.168.1.100.
• Un serveur DNS serait un plus (optionnel).
• Quelques PC sur lesquels nous voulons installer FC7.
Pour procéder à une installation kickstart vous devez :
• Créer un fichier kickstart.
• Créer un média bootable (cd, flash …).
• Lancer l’installation kickstart à partir des Pcs.
Créer un fichier kickstart
Vous avez deux options pour créer le fichier kickstart : manuelle et automatique (via l’outil system-config-kickstart). C’est la deuxième option que nous allons développer.
• Méthode d’installation : HTTP.
• Serveur HTTP :192.168.1.100.
• Répertoire HTTP : FC7.
Ceci suppose que vous aller créer un répertoire FC7 sur la racine de votre serveur Web et que vous allez y copier le contenu du DVD de FC7. Plus fort encore : Si la bande passante de votre connexion Internet est bonne, vous pouvez spécifier un emplacement se trouvant sur Internet.
A la fin de cette étape, vous devez enregistrer votre fichier sous un nom de votre choix (disons netinst.ks).
Une fois ce fichier crée, il faut le placer sur un serveur réseau. Dans notre cas, nous avons choisi de le placer sur la racine du serveur Web. Mais sachez qu’il est possible de le placer sur un serveur NFS ou FTP…. Maintenant, ce fichier devient accessible à partir du réseau local à partir de l’adresse suivante : http://192.168.1.100/netinst.ks.
Créer un média bootable
Créer un média bootable de votre choix (CD, DVD, clefs USB)
Lancer l’installation kickstart à partir des PCs client
Maintenant il ne reste qu’à lancer l’installation kickstart. Il faut pour cela insérer le média bootable et re-démarrer les PC. À l’invite de l’écran d’accueil, tapez : linux ks=http://192.168.1.100/
netinst.ks
STOP : Ne touchez à plus rien, le programme d’installation va tout faire à votre place. Attendez le temps que l’installation se termine et vous allez pouvoir utiliser votre système. Notez que vous pouvez lancer plusieurs installations en parallèle ce qui peut vous faire gagner un temps énorme.
Conclusion
L’installation de Linux Fedora est un processus qui a acquit beaucoup de maturité au fil des années. Aujourd'hui, nous pouvons installer Linux quelque soit le matériel dont nous disposons. Linux peut aussi co-exister avec d’autres systèmes sur une même machine physique.
Cet article a été dédié à deux aspects de l’installation de Linux: une installation classique qui décrit comment installer FC7 à partir d’un DVD sur un PC disposant déjà de l’installation de Windows. Le deuxième aspect concerne des personnes ayant des besoins plus avancées et expose l’installation réseau de FC7 via un serveur Web.