dimanche 19 octobre 2008

Installation de linux Fedora

Pré-requis
La première partie de cet article est dédiée aux utilisateurs standard qui prévoient d’installer Linux Feodra Core 7 (FC7) à partir des CD ou d’un DVD. La deuxième partie sera consacrée à des utilisateurs un peu plus avancés et abordera l’installation automatique de Fedora 7 par réseau, utile dans le cas de l’installation de plusieurs PC liées en réseau ou même pour une installation à partir d’Internet. Aucune connaissance particulière n’est nécessaire pour la première partie. Un minimum d’expérience en administration système est indispensable pour une bonne compréhension de la deuxième partie.


Introduction
L’installation d’un système d’exploitation est le premier contact que nous avons avec notre système. Faire une bonne ins­tallation peu nous faire gagner beaucoup temps à posteriori. En effet, si nous faisons une installation propre, nous n’aurons plus à nous préoccuper des re-paramétrer les valeurs présentes dans le systèmes où à installer des nouveaux logiciels qui pou­vaient être installer lors de l’installation.
Pour se faire, avant d’attaquer l’instal­lation, il préférable, voire même indispen­sable, de connaître :
• L’environnement matériel sur le­quel le système sera installé pour s’assurer que celui-ci supporte le matériel disponible (processeur, carte vidéo, carte son ….). Notons que Linux Supporte la plupart du matériel disponible sur le marché. Une liste exhaustive du matériel supporté par Linux se trouve à l’adresse suivante : http://www.freenix.org /unix /linux / HOW TO / Hardware - HOW TO.html (Version anlaise disponible sur http:// www.linuxdoc.org/HOWTO/Hardware- HOWTO.html),
• L’utilisation future du système (serveur, poste de travail, …..)
Une fois ces informations disponibles, nous pouvons procéder à l’installation.

Installation de Linux en cohabitation avec Windows
Environnement

Dans ce paragraphe, nous supposons disposer d’un PC équipé du système d’ex­ploitation Windows. FC7 va alors être le deuxième système d’exploitation installé et cohabitant avec Windows. Pour pré­parer l’installation de Linux, commencez par préparer un espace vide qui servira à héberger les différentes partitions de Linux. Cet espace peut varier selon vos besoins. Je suggère de prévoir un es­pace minimal de 6 Go. Sachez que Linux Fedora vous offre la possibilité d’installer, très facilement, un très grand nombre de logiciels si vous avez une connexion Inter­net. Vous pouvez, le cas échéant, prévoir un espace beaucoup plus grand. Pour procéder au partitionnement du disque, je suggère l’utilisation de l’outil Partition magique (http://www.symantec.com/fr/fr/ home_homeoffice/products/overview.jsp ?pcid=sp&pvid=pm80). L’utilisation de cet outil sort du cadre de ce document. Vous trouverez un bon tutoriel à cette adresse http://karibou10.free.fr/tuto/partionmagic/.

Une fois l’espace réservé, vous pouvez passer à la préparation du média d’installa­tion. La distribution Fedora offre plusieurs options de choix d’installation plus ou mo­ins originales et puissantes, et ce, pour dif­férentes architectures matérielles. Dans cette première partie, nous montrons com­ment procéder à une installation à partir d’un DVD. Pour cela, il faut commencer par télécharger l’image du DVD de FC7 (http: //fedoraproject.org/get-fedora.html) dont la taille est 2,7 Go et de la graver sur un DVD.



Remarque : Quel fichier télécharger ?

La distribution Fedora est compilée pour différentes architectures ou types de processeurs. Le tableau suivant montre quelle architecture correspond à quel type de processeur.



Procéder à l’installation


L’espace disque est réservé ! le média d’installation est créé ! Passons sans plus tarder à l’installation proprement










Commençons par insérer le DVD dans le lecteur et redémarrer le PC. Ce dernier va alors booter à partir du DVD et va affi­cher l’écran d’accueil de l’installation de Li­nux qui contient les options suivantes :
• Install or upgrade an existing system : c’est l’option par défaut. Elle permet d’installer ou mettre à jours le système existant en mode graphique.
• Install or upgrade an existing system (text mode) : dans le cas ou vous avez un problème avec votre carte graphi­que, vous pouvez utiliser cette option pour une installation/mise à jour en mode textuel.
• Rescue installed system : cette option peut être utile pour réparer un système déjà installé.
• Boot from local drive : cette option per­met de démarrer le PC depuis le média local.
Si au bout de 60 secondes aucune touche n’est tapée, le système va choisir automa­tiquement l’option par défaut (installation en mode standard).
Pour procéder à l’installation, tapez entrer. Vous pouvez aussi, si vous voulez, procéder à l’installation en mode textuel (option 2). Le système va alors charger le programme d’installation de Linux en mémoire et vous demande de tester l’in­tégrité du média d’installation.
Le système va ensuite afficher une bo­ite de dialogue de bienvenue. Deux interfa­ces classiques vont ensuite vous demander de choisir la langue et le type du clavier.


En appuyant sur le bouton suivant, le système détecte automatiquement si une ancienne version de FC est installée. Si c’est le cas, le système vous demande de choisir entre une mise à jour du système et une nouvelle installation. Autrement, le système suppose qu’il s’agit d’une nouvelle installation.










L’étape qui suit est la plus délicate de l’installation : c’est le partitionnement. Il consi­ste à indiquer au système sur quelles parties du disque on va installer Linux. Une interface va afficher les différents disques disponibles et propose les options suivantes :


• Supprimer toutes les partitions et créer une configuration par défaut : cette option vous convient si vous voulez installer FC seul sur votre PC. Le système va alors supprimer toutes partitions (et les DONNÉES!!) qui existent sur votre disque et créer un configuration par défaut. Je recommande de ne jamais utiliser cette option sauf si vous êtes vraiment sûr de ce que vous faites.
• Supprimer toutes les partitions Linux du système et créer une configuration par défaut : cette option va supprimer toutes les partitions Linux existantes (et les don­nées qu’elles contiennent) sur le disque et créer une configuration par défaut.
• Utiliser l’espace disque disponible sur le disque et créer une configuration par défaut : Cette option ne supprime aucune donnée et utilise l’espace libre laissé sur les différentes partitions du système pour installer Linux.
• Configuration manuelle : Grâce à cette option, vous pouvez choisir la configura­tion qui vous convient le mieux. Utilisez cette option pour créer les trois partitions suivantes (avec le bouton ajouter).



Une fois les partitions créées, cochez la case examinez et modifier la structure du partitionnement et tapez suivant. Une fenêtre affichera alors la nouvelle confi­guration du disque. Vous pouvez en pro­fiter pour vérifier que la partition Windows (VFAT ou NTFS) ne sera pas formatée.
L’étape qui suit est celle de l’installation du chargeur de démarrage (boot loader). Le chargeur de démarrage est un petit pro­gramme qui lance le système d’exploitation, généralement via un menu. Fedora utilise le chargeur GRUB par défaut. Dans ce menu, vous avez la possibilité de personnaliser le menu de GRUB (système lancé par défaut, option de chargement de Linux….).
venons maintenant à l’étape de con­figuration du réseau : Linux reconnaît la plupart des cartes réseau disponibles sur le marché. Cette étape doit se faire en co­ordination avec votre administrateur réseau qui vous propose une des deux options suivantes

• Laisser le serveur DHCP vous attribuer automatiquement une adresse IP.
• Configurer manuellement (statiquement) le réseau.
Vous avez la possibilité de configurer les interfaces IPV4 et IPV6 s’il est pris en charge.
De même, la configuration du nom de la machine (hostname) peut se faire d’une façon automatique, ou d’un façon statique. Si vous choisissez de configurer manuel­lement votre nom de machine, alors, don­nez lui un nom comme : nom_machine.do­maine. Exemple : hannibal.linux.fr : hanni­bal est le nom court de la machine, linux.fr est le nom du domaine.
L’écran suivant sert à configurer la zo­ne horaire dans laquelle vous vous tro­uvez. Spécifiez une zone horaire même si vous prévoyez d’utiliser le protocole NTP.
Venons maintenant à la configuration du mot de passe root. Linux créée par défaut un compte administrateur (root) qui a tous les privilèges et qui ne fait pas objet de restrictions comme la plupart des au­tres comptes utilisateurs. La taille minima­le requise pour de mot de passe est six caractères. Essayer d’utiliser une combi­naison de caractères majuscules et minu­scules et de caractère spéciaux. Vous tro­uverez plusieurs suggestions pour faire un bon mot de passe. Moi, je suggère de met­tre un mot de passe qu’on ne risque pas d’oublier.
Venons maintenant à l’étape de sélec­tion de logiciels à installer. Dans cette fenêtre, les logiciels (appelés paquetages) sont groupés en groupes et en sous gro­upes. Par défaut, Fedora sélectionne les paquetages de l’option poste de travail. Vous avez la possibilité de personnaliser cette liste en sélectionnant les paquetages de votre choix. Cette fenêtre contient aus­si l’un des aspects les plus forts de Fedo­ra : c’est la possibilité de définir des dépôts (repository) additionnels à partir desquels on peut télécharger des logiciels ou mettre à jour les logiciels déjà installés.
Finalement, en appuyant sur le bouton suivant, nous arrivons au point de non reto­ur : le système commence le formatage des partitions et l’installation des logiciels. Cette étape peut prendre un temps plus ou moins long selon l’installation requise. A la fin de cette étape, le système va être redémarré.
Lors du premier démarrage, le programme d’installation va lancer l’outil First boot qui va commencer par demander d’accepter les termes de la licence d’utilisation de Fedora.
hFirst boot demande ensuite de configurer SELinux qui est un est un LSM (Linux Se­curity Module). Il permet de définir une poli­tique d'accès MAC (Mandatory Access Con­trol) aux éléments d'un système basé sur Li­nux. SELinux permet de limiter les actions des utilisateurs et des programmes en ren­forçant les règles de sécurité. Trois niveaux de sécurité sont proposés :
• Mode application (enforcing mode) : c’est le niveau le plus élevé. Il permet de limiter les actions des utilisateurs/programmes en utilisant les règles de sécurité de Fedora,
• Mode permissif (permissive mode) : dans ce mode, le système génère seulement des messages d’erreurs. Aucune action ne sera prohibée,
• Désactiver : cette option désactive SELinux.


Vous pouvez ensuite configurer la date et l’heure de votre système et ce soit manuel­lement, soit en utilisant un serveur NTP qui vous permet de garder votre machine à l’heure via des requêtes réseau.
Maintenant, il est temps de créer les uti­lisateurs du système. Malgré qu’un comp­te root existe, il est fortement conseillé de créer un autre utilisateur avec lequel la ma­jeure partie du travail sera faite. Laissez le compte root uniquement pour les travaux d’administration. De plus, il est possible de lancer la plupart des outils d’administration à partir des comptes utilisateurs normaux. Un mot de passe sera alors demandé.
Finalement, vous pourrez tester si vo­tre carte son est bien configurée en deman­dant au système de jouer un échantillon de musique. Vous avez la possibilité de régler le volume et de répéter l’échantillon jusqu’à la terminaison de votre vérification.
Et oui, ce fut bien la dernière étape. Ju­ste un dernier redémarrage et le système est à vous. Un écran d’accueil va vous de­mander de vous identifier. Il suffira alors de saisir le login et le mot de passe que vous avez choisi. Félicitation !! Vous avez réussi votre première installation.






Installation Kickstart
Si vous êtes un administrateurs systèmes, vous préférerez probablement procéder à des installations automatisées. L’installa­tion kickstart est alors la solution qui vous faut. Il s'agit tout simplement de créer un fichier qui contient toute les réponses aux questions qui vous seront posées lors de l’installation du système. Cette technique peut être particulièrement utile quand vous avez des installations répétitives à faire.
Le fichier kickstart peut être stocké sur un emplacement réseau et sera lu par les PCs individuellement lors de l’installation. La solution kickstart convient aux person­nes voulant effectuer des installations sur plusieurs PCs, rendant cette solution par­faite pour un administrateur réseau.
Kickstart vous permet d’automatiser la plupart des informations requises au mo­ment de l’installation dont
• La sélection de la langue.
• La sélection du clavier.
• L’installation du chargeur de démarrage.
• Le partitionnement du disque.
• La configuration du réseau.
• L’authentification NIS, LDAP….
• La configuration du parefeu.
• La configuration des paquetages à ins­taller.
• La configuration du serveur X-window.
Dans le reste du paragraphe, nous suppo­sons avoir l’environnement suivant :
• Un réseau contenant un serveur DHCP pour l’attribution automatique des adresses IP.
• Un PC fonctionnant comme serveur WEB et sur lequel vous avez les droits d’admi­nistration. On supposera que l’adresse IP du serveur est 192.168.1.100.
• Un serveur DNS serait un plus (option­nel).
• Quelques PC sur lesquels nous vou­lons installer FC7.
Pour procéder à une installation kickstart vous devez :
• Créer un fichier kickstart.
• Créer un média bootable (cd, flash …).
• Lancer l’installation kickstart à partir des Pcs.
Créer un fichier kickstart
Vous avez deux options pour créer le fi­chier kickstart : manuelle et automatique (via l’outil system-config-kickstart). C’est la deuxième option que nous allons dé­velopper.
• Méthode d’installation : HTTP.
• Serveur HTTP :192.168.1.100.
• Répertoire HTTP : FC7.








Ceci suppose que vous aller créer un ré­pertoire FC7 sur la racine de votre serveur Web et que vous allez y copier le contenu du DVD de FC7. Plus fort encore : Si la bande passante de votre connexion Inter­net est bonne, vous pouvez spécifier un emplacement se trouvant sur Internet.
A la fin de cette étape, vous devez en­registrer votre fichier sous un nom de vo­tre choix (disons netinst.ks).
Une fois ce fichier crée, il faut le placer sur un serveur réseau. Dans notre cas, no­us avons choisi de le placer sur la racine du serveur Web. Mais sachez qu’il est possible de le placer sur un serveur NFS ou FTP…. Maintenant, ce fichier devient accessible à partir du réseau local à partir de l’adresse suivante : http://192.168.1.100/netinst.ks.
Créer un média bootable
Créer un média bootable de votre choix (CD, DVD, clefs USB)
Lancer l’installation kickstart à partir des PCs client
Maintenant il ne reste qu’à lancer l’instal­lation kickstart. Il faut pour cela insérer le média bootable et re-démarrer les PC. À l’invite de l’écran d’accueil, tapez : linux ks=http://192.168.1.100/
netinst.ks
STOP : Ne touchez à plus rien, le pro­gramme d’installation va tout faire à votre place. Attendez le temps que l’installation se termine et vous allez pouvoir utiliser votre système. Notez que vous pouvez lancer plusieurs installations en parallèle ce qui peut vous faire gagner un temps énorme.
Conclusion
L’installation de Linux Fedora est un pro­cessus qui a acquit beaucoup de maturité au fil des années. Aujourd'hui, nous pou­vons installer Linux quelque soit le maté­riel dont nous disposons. Linux peut aussi co-exister avec d’autres systèmes sur une même machine physique.
Cet article a été dédié à deux aspects de l’installation de Linux: une installa­tion classique qui décrit comment instal­ler FC7 à partir d’un DVD sur un PC dispo­sant déjà de l’installation de Windows. Le deuxième aspect concerne des personnes ayant des besoins plus avancées et expo­se l’installation réseau de FC7 via un se­rveur Web.